Dans la région africaine des Grands Lacs, Éducation à la non-violence libératrice, et réconciliatrice dans les camps des réfugiés

Auteur

Charles Serushyana

Année de publication

2009

Cet article est paru dans
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Après avoir fui pour survivre, les populations victimes de conflits se retrouvent dans des camps de réfugiés. Pourtant, lorsqu'ils existent depuis plusieurs générations et qu'ils deviennent des villes, ces camps sont eux-mêmes l'objet de violences internes qui viennent s'ajouter aux traumatismes divers qu'ont subi les réfugiés. Pour sortir de ces situations, des associations et ONG mettent en place un réseau de formations à la non-violence, qui n’est pas toujours bien accueilli par les autorités.

Dans le contexte actuel d’après génocide au Rwanda, et des guerres répétitives au Burundi et en RD Congo, les peuples des Grands Lacs éprouvent une grande soif d’une paix durable. Les réfugiés ont besoin d’apprendre comment sortir du cercle infernal des violences et injustices dont ils sont victimes dans les camps. Ils ont soif de la réconciliation intérieure et inter communautaires. L’éducation à la non-violence, au pardon et à la réconciliation, les aide à retrouver espoir.

 

La violence est au quotidien dans les camps des réfugiés


Les conditions de vie dans les camps des réfugiés sont quasi impossibles à qualifier. Dans les camps des réfugiés Rwandais du Nord Kivu, RDC, de 1994-96, nous y avons vécu des moments dramatiques avec leur cortège de maladies et d’exactions: choléra, dysenterie, la faim, la pauvreté, diverses modes d’intimidation, manque d’eau, tueries, insécurité, fermeture administrative des camps, marginalisation, dislocation familiale, viols des femmes, dépression, etc., sans oublier une grande promiscuité qui ne permettait pas de préserver l’intimité familiale.

On y assistait à la violation la plus criante des droits humains. En réalité, la vie dans ces camps, était dans l’ordre d’une déshumanisation totale.

L’insécurité dans les camps provenait le plus souvent  des réfugiés eux-mêmes. Un atelier sur la gestion des conflits[1] a permis de constater que les conflits sociaux et familiaux observés dans les camps des réfugiés Rwandais de Kibumba (Nord Kivu) étaient pour la plupart liés à des violences et injustices commises par les réfugiés entre eux-mêmes : détournement des aides, mensonges, rumeurs, viols des femmes, banditisme, délinquance, prostitution, escroquerie, divisionnismes, etc.

 

De quelles actions humanitaires les réfugiés avaient-ils besoin ?


Comme d’habitude, l’urgence, pour les ONG humanitaires, a été la distribution des biens de première nécessité : eau, couvertures, ustensiles, nourriture, médicaments, etc. Malgré ces aides, les réfugiés restaient psychologiquement traumatisés et épouvantés par les horreurs innommables du génocide, de la guerre, des violences et injustices qui se commettaient dans les camps. Ceci pour dire que, autant les réfugiés avaient besoin de l’aide en nourriture et matériel, autant ils avaient besoin d’une assistance psycho-sociale. Les réfugiés avaient besoin d’apprendre comment sortir de ce cercle infernal de violences et d’injustices dont ils étaient victimes. Ils avaient soif de la réconciliation intérieure et inter Rwandais.

En réponse à cette situation, quelques ONG pacifistes, notamment le Mouvement International de la Réconciliation, Pax-Christi, Justice et Paix, EPER/SUISSE, etc., y ont dépêché leurs émissaires pour former à la non-violence et à la réconciliation dont nous avons été personnellement bénéficiaire en 1995.

 

Debout pour la non-violence et la réconciliation


Dans les camps des réfugiés Rwandais en RDC, l’opinion générale était pour la vengeance et la guerre, c’est-à-dire pour revenir dans le pays par les armes. De l’autre coté, au Rwanda, on préparait la guerre pour détruire ces camps et ramener les réfugiés.

Convaincus que la non-violence active constituait la seule alternative pour la paix durable et la réconciliation au Rwanda, nous nous sommes mis débout pour organiser des formations à la non-violence active et créer des groupes de réflexion, en vue de conscientiser les réfugiés à la résolution du conflit rwandais par la non-violence active et la réconciliation.

Ce mouvement de non-violence était animé à travers les associations entre autres « UBUZIMA » et APRONOVI (Association pour la Promotion de la Non-violence) dans les camps des réfugiés rwandais du Nord Kivu (Mugunga, Kibumba, Kahindo et Katale) qui abritaient plus d’un million des personnes.

Au Rwanda, le Père Alfred Bour, Missionnaire du Sacré-Cœur de France - alors Président de la branche française du Mouvement International de la Réconciliation – était, depuis 1995, au service de la paix et de la réconciliation sur invitation de feu Mgr Jean-Baptiste Gahamanyi - alors évêque de Butare.

Après le retour au pays, nous nous sommes approchés de lui en 1999 pour animer et initier ensemble le mouvement non-violent au Rwanda. Celui-ci s’inspire profondément de l’Évangile de Jésus et des méthodes du Mahatma Gandhi et de Martin-Luther King. En 2005, nous avons fondé l’Association « Famille de Paix » qui a développé les trois dimensions suivantes : « Cœur de Paix », « Maisons de Paix » et « Famille de Paix ».

Il s’agit d’abord d’éduquer à la conversion personnelle et intérieure des gens. Cette conversion doit les transformer en personnes assoiffées de justice, de paix et de réconciliation. Cela est d’autant plus important que, de par la haine ethnique entretenue depuis les décennies et exacerbées par les guerres et le génocide au Rwanda, la plupart des gens pour ne pas dire tous, pensent et agissent encore à travers le prisme ethnique.

 

Synergie régionale pour la culture de la non-violence et la réconciliation des peuples des Grands Lacs


Dans le contexte actuel de l’après génocide au Rwanda, des guerres fratricides et interétatiques au Burundi et en République Démocratique du Congo, les peuples des Grands Lacs éprouvent une grande  soif d’une paix durable dans notre sous-région. C’est pour cheminer avec eux et contribuer a la réalisation de cet objectif, que l’Association « Famille de Paix » a organisé, du 25 au 31 janvier 2008, avec l’appui du MIR France, Non-Violence XXI et FOR England, un atelier de formation à la culture de la non-violence et de la paix qui a regroupé plus d’une vingtaine des associations engagées pour la non-violence et la paix en provenance du Burundi, RD Congo, Rwanda, Tanzanie, Uganda et Congo Brazzaville. Cet atelier a abouti à l’engagement ferme de tous les participants pour la création d’un réseau régional de travail en synergie entre associations de la région des Grands Lacs oeuvrant pour la paix et la non-violence.

 

Accepter le risque de l’engagement à la non-violence active


S’engager à la non-violence demande à la fois la force de l’esprit et de conviction. Il faut par ailleurs être capable d’accepter la critique, la spoliation, l’humiliation, la souffrance et de conserver une attitude non-violente devant les railleries, la diffamation et la violence. Il exige de vaincre la peur et d’être prêt à accepter des renoncements.

Dans les camps des réfugiés Rwandais, quand nous nous sommes levés contre le courant de la guerre et avons prêché la voie de la non-violence, nous risquions la mort parce que nous étions pris pour des agents complices du FPR (qui venait de prendre le pouvoir au Rwanda par la force).

À plusieurs reprises, nous avons été personnellement objet de menaces de mort et nous avons eu à nous expliquer devant les ex-responsables politiques et militaires sur notre action de sensibilisation à la non-violence, qualifiée par nos interlocuteurs de démoralisante et de défaitiste.

De même au Rwanda, quand nous avons repris notre message de non-violence active, notre action a été qualifiée de subversive par les autorités administratives et de sécurité du pays. En faisant référence aux actions de Gandhi et Martin Luther King, nous avons été accusé de vouloir soulever la population contre le pouvoir. Sous peine d’être arrêtés, nous avons été sommés d’arrêter toutes nos activités relatives à ce message de non-violence active. C’est grâce à la médiation d’un évêque que nous avons pu continuer.

Néanmoins, cette médiation a abouti à l’ordre de ne plus mentionner le vocable « non-violence active » dans nos messages oraux et nos écrits, assorti d’une injonction de déposer les procès-verbaux de nos interventions, chaque mois, auprès des autorités et chez l’évêque. Après un an d’observation, j’ai unilatéralement cessé de me soumettre à cet ordre et repris le vocable de « non-violence active » que j’avais substitué par celui de « Paix et Réconciliation ».

 

Notre éducation à la non-violence dans les camps des réfugiés


Dans les camps de réfugiés Rwandais au Nord-Kivu, nous avons mené une éducation visant non seulement à promouvoir les sentiments d’amour, de pardon et de réconciliation, mais aussi le changement social.

 

Amour, pardon et réconciliation


Parmi les hommes qui ont mené notre combat non-violent dans les camps de réfugiés Rwandais du Nord Kivu, notre regard porte en premier lieu à notre compagnon et feu Bagarirayose Juvénal. Le pardon constituait le point focal de son engagement et de son message. Voici un extrait d’un texte retrouvé dans ses poches après sa disparition tragique, après le retour dans son pays, liée sans doute à son engagement à la non-violence :

« Quand j’étais dans le camp de réfugiés au Zaïre, je rêvais du jour où je retrouverais mon pays, mon peuple, ma famille, les amis, les frères, les sœurs et tous les compatriotes. Mon cœur battait très fort et j’avais une grande envie de rencontrer certaines personnes dont les témoignages m’étaient parvenus dans le camp. Je souhaitais vivement que la réintégration se fasse après une confession sincère devant les sages et les volontaires de la paix pour les Rwandais et une demande mutuelle de pardon entre les Rwandais à la frontière entre le Zaïre et le Rwanda… Je réponds à l’éveil de ma conscience qui veut que je cesse d’être irresponsable face à des blessures qui continuent à saigner, à cause d’une rancœur interminable, source de vengeance et de l’humiliation de tout un peuple. Je décide de tourner le dos à « c’est toi le coupable » et je  commence pour opter « pour que je pardonne à ceux qui m’ont offensé et je demande pardon à ceux que j’ai offensé ».[2]

Parmi les témoignages parvenus à Juvénal, un camp de rescapés du génocide, plusieurs affimaient avoir pardonné à ceux qui avaient tué les leurs. C’est le cas de Mukamasinzo Basilisa[3] dans son témoignage « Je ne gagne qu’en pardonnant.» De tels témoignages montraient que certaines personnes étaient ouvertes à la réconciliation entre les Rwandais malgré les plaies encore saignantes.

Selon Bagarirayose, le pardon est incontournable pour qu’il y ait la paix entre les Rwandais. Et d’ailleurs ce pardon se situe au cœur des exigences de la non-violence comme Jean-Marie Muller nous en donne une réflexion importante en ces termes : « Le devoir de pardon se situe au cœur même de l’exigence de la non-violence. Pardonner en définitive, c’est toujours pardonner une violence. Pardonner c’est décider unilatéralement de rompre la chaîne sans fin de violences qui se justifient les unes les autres, c’est refuser de continuer indéfiniment la guerre, c’est vouloir faire la paix avec les autres comme avec soi-même »[4]. Pardonner c’est choisir la vie car, comme dit un proverbe chinois, « celui qui poursuit la vengeance devrait creuser deux tombes ».

 

La manière de penser


Dans les camps de réfugiés, les gens vivaient l’esprit de masse et nous savons que la masse n’a pas d’âme. Il y a « cette maladie grave de ne pas se donner la peine de réfléchir croyant qu’il y a en a qui réfléchissent à leur place. Ils ne sont au monde que pour exécuter aveuglement tout ce qui est demandé, même s’il s’agit de mourir ! Il est grand temps de mettre fin à cette irresponsabilité en donnant une éducation libératrice aux peuples du monde et surtout aux jeunes qui ont été longtemps victime de la manipulation[5] ».

La première chose à faire, c’est d’éduquer notre manière de penser, personnellement et collectivement. C’est une œuvre de conscientisation, parce que la violence est d’abord une pensée avant d’être un acte. L’Acte constitutif de l’UNESCO l’exprime clairement : «Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix »[6]

 

Témoignages


Les réfugiés ont, comme toute autre personne, besoin de témoignages constructifs. Ces derniers peuvent provenir des pays qu’ils ont fuis, ou de l’histoire. C’est le cas des illustres témoins de la non-violence tels que Gandhi, Martin Luther King, Jean Goss, Mandela, etc.

L’un de nos collègues à l’association « Famille de Paix », nommé Modeste[7], nous donne un témoignage de la manière dont il a opté pour la non-violence, grâce à l’inspiration puisée auprès de ces témoins de la non-violence: «À l’âge de 19 ans, j’ai lu le livre de Martin Luther King : La force d’aimer. Je lisais ce livre plusieurs fois et je me demandais si on pouvait trouver des personnes avec qui partager la sagesse que contenait ce bon livre. À 24 ans, je me suis trouvé sur la terre d’exil où je vivais dans un camp de réfugiés, au Nord Kivu. La vie était devenue amère, la violence faisait rage. Dans ce camp, tout au début, la mort y est devenue un fait banal, un fait tellement courant que l’on ne s’en ameutait plus ! Les gens mouraient par milliers de la dysenterie et de la violence. La moindre peine était la mort. Il suffisait par exemple d’être soupçonné d’espion ou complice du F.P.R, pour mourir lapidé ou coups de massues.

Par un heureux événement, un ami m’a invité à une formation à la non-violence pour une semaine. Je l’ai suivi avec intérêt puisque j’avais les notions de la non-violence grâce au livre de Martin Luther King. Après la formation, j’ai été retenu pour devenir à mon tour formateur de la non-violence. Les témoins de la non-violence comme M.L. King et Jean Goss, m’ont aidé à tourner le dos à l’aveuglement de l’esprit (la violence qui ne fait que détruire) pour choisir le respect absolu de la personne humaine (la non-violence). Je me souviens que j’ai refusé de faire les entraînements militaires alors que la majorité des jeunes y allait volontiers avec l’idée de retourner au Rwanda par la force des armes. J’ai pris cette position grâce au témoignage de Jean Goss quand il reçut la révélation très forte du Christ ressuscité qui a bouleversé sa vie au moment où il était en prison :" Je suis leur Père à tous ces hommes ! Je suis leur Créateur ! Je les ai créés dans un immense amour… pour qu’ils soient Dieu avec moi. C'est-à-dire qu’ils s’aiment comme je les ai aimés jusqu’à donner Ma vie pour chacun d’eux…Mais ils ne le savent pas. C’est pourquoi ils se tuent au lieu de s’aimer ! Pourtant il n y a que cela qui puisse les sauver ! Apprends-leur à s’aimer comme je les aime"[8] ! Cette révélation n’est pas pour le seul Jean Goss. Elle nous appartient tous. C’est pour cette raison que de retour au Rwanda je continue à allumer la lumière dans l’espoir qu’elle permettra d’assurer la réconciliation dans mon pays par la non-violence. »

 

Attitude à promouvoir


Pour réussir la non-violence, il ne suffit pas de belles théories pieuses, il faut aussi adopter des attitudes mentales et spirituelles qui nous distancent profondément de la violence, parmi lesquelles l’inculturation de la non-violence dans la culture, la non globalisation, le combat contre la passivité face à la violence…

 

Inculturation de la non-violence dans nos cultures respectives.


Personne n’ignore l’influence de la culture dans la pensée d’un peuple, car notre culture nous suit comme une ombre. Cette importance de la culture dans la vie d’un peuple exige le courage et la sagesse de discerner ce qui respecte et privilégie la vie dans notre culture et faire face à ce qui ne la respecte pas. Et cela est possible : « Je suis persuadé qu’il est possible de définir ensemble une sagesse universelle. Pour cela, il n’est pas nécessaire de renier notre propre culture, mais il faut avoir le courage de rompre avec tout ce qui, dans nos traditions, fait le lit d’exclusion et de la violence à l’encontre de l’autre homme, et de discerner dans nos héritages, ce qui permet de fonder le respect et la bonté envers l’autre homme. C’est ainsi que nos cultures se rejoindront et s’enrichiront mutuellement. C’est alors, mais alors seulement, que nous deviendrons riches de nos différences ».[9]

 

Non globalisation


Si nous prenons le cas du Rwanda, il y a cette tendance de globalisation et de polarisation ethnique. D’aucuns voient en tout Hutu un génocidaire. D’autres en tout Tutsi, un dominateur. C’est la conséquence de l’instrumentalisation de la réalité ethnique par les politiciens. Les ethnies au Rwanda ne devraient poser aucun problème aux Rwandais, mais la façon dont elles furent exploitées par les pouvoirs successifs a causé un dommage difficilement réparable.

Pourtant, comme l’indique Mgr Smaragde Mbonyintege, « il y a eu des Tutsi opprimés sous le régime colonio-monarchique, comme il y a eu des Hutus maltraités par les deux régimes (dits hutus : ndlr) de deux premières républiques. Cette polarisation ethnique qui fait de tout Hutu un génocidaire et de tout Tutsi un oppresseur est à mon point de vue inacceptable. Pourtant c’est une opinion répandue… ».[10]

L’idée de polarisation est répandue au Rwanda, même si la Constitution de la République du Rwanda du 04 juin 2003 stipule que « La responsabilité pénale est personnelle »[11]. Il faut donc distinguer celui qui a été violent des membres de sa famille, de son ethnie, de sa région, de sa religion… Malheureusement, dans la mentalité historique des Rwandais, la responsabilité est collective. « La vengeance par la famille des victimes, si l’acte a porté atteinte à autrui, est exercée contre tout membre mâle sans distinction. Les dommages causés sont réparés par la collectivité »[12]. Cette option est pourtant aujourd’hui préconisée par les juridictions populaires « Gacaca », pour la réparation des dommages matériels infligés aux rescapés du génocide. Plusieurs observateurs trouvent ce mode de réparation injuste.

 

Combattre la passivité


La passivité est cette attitude caractérisée par l’indifférence, le manque de réaction, le silence, la lâcheté face à l’injustice... Martin Luther King nous dit clairement que la passivité fait de nous des complices et des piliers de l’injustice : «  Celui qui accepte passivement le mal est d’autant responsable que celui qui le commet. Celui qui voit le mal et ne réagit  pas, celui-là aide à faire le mal »[13].

Il faut nous poser la question de savoir pourquoi nous restons passifs face aux souffrances des autres. Cette souffrance d’un moment à l’autre peut nous arriver aussi.

Nous ne devons pas non plus accepter de vivre comme des esclaves, car, de par notre nature humaine créée à l’image de Dieu, nous sommes intrinsèquement nantis d’une grande valeur et non des objets. 

 

Conclusion


La non-violence a été et continue d’être semée dans la région des Grands Lacs. L’Esprit-Saint y est aussi à l’œuvre. Lentement, mais sûrement, comme pour la croissance des plants dans un champ, « les semences d’aujourd’hui deviendront imperceptiblement les fleurs de demain », comme aime nous le dire le Père Alfred Bour.

Puissent les associations engagées dans la non-violence et la paix parvenir rapidement à travailler en synergie pour la promotion de la culture de la non-violence et de la paix dans cette région africaine des Grands Lacs. Ensemble, mondialisons la culture de la non-violence et de la paix.


[1] « Atelier de planification à la gestion constructive des conflits », organisé du 11-14 sept 2006 par « APRONOVI », dans le camp des réfugiés rwandais de KIBUMBA (Nord-Kivu).

[2] BAGARIRAYOSE Juvénal, Je pardonne et demande pardon, dans Urumuri rwa Kristu, nº28, 1999, pp.30-32.

[3] Membre de la Communauté Catholique de l’Emmanuel à Kigali, qui exhortait  ceux qui avaient choisi le Christ de vivre le pardon. Elle refusa juste après le génocide contre les tutsi de 1994 de dénoncer, auprès des militaires du FPR, ceux qui avaient massacré sa famille. Surtout que la vengeance était possible à cette époque là.

[4]Jean-Marie MULLER, Vers une culture de la non-violence, Ed. Dangle, Saint-Jean-de-Braye (France), 2000, p76.

[5] NGIZWENAYO Modeste, Halte au conformisme, dans Ikiguzi cy’amahoro, nº26(2008) p.1.

[6] Alfred BOUR, Oser la non-violence, une force au service de la paix, Pallitti-Presse, Kigali, 1998, p.29.

[7] Membre fondateur de l’association UMURYANGO W’AMAHORO/FAMILLE DE PAIX où il est président de la Commission Formation et Relation.

[8] Jean Pierre GODDING, À travers livres et revues:"Oser le combat non-violent", par Hildgard GOSS-MAYR, dans Dialogue n°207, 1998, pp.126-127.

[9] Jean-Marie Muller, op.cit.2000. p.56.

[10] A.MBONYINTEGE Smaragde (actuel évêque du Diocèse de  Kabgayi au Rwanda), La célébration des jubilés interpelle au Rwanda les consacrés, dans Urumuri rwa Kristu, n°28, 1999, p.29.

[11] Art. 17 de la constitution de la République du Rwanda du 04 juin 2003, telle que révisée à ce jour.

[12]NTAMPAKA Charles, « Vérité et opinion dans la société Rwandaise Traditionnelle », dans Dialogue n°221, (2001), p.23. 

[13] M.L. KING, cité par Alfred BOUR, Oser la non-violence active, une force au service de la paix, Pallotti-presse, Kigali, 1998, p.30.


Article écrit par Charles Serushyana.

Article paru dans le numéro 152 d’Alternatives non-violentes.