Après 50 ans de lutte, l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) a été annoncé officiellement par le gouvernement le 17 janvier. Le 10 février, un grand rassemblement festif a célébré cette victoire avec 30 à 40 000 personnes selon les organisateurs !
Le plus dur reste à faire : construire ensemble un avenir apaisé sur ce territoire. Selon le mouvement contre l’aéroport, « il y a deux problèmes majeurs à régler : la discussion avec les autorités sur le processus de légalisation ou d’intégration des nombreux projets agricoles déjà en cours sur la zone, et le règlement de divergences importantes entre les divers habitants du bocage. » (Le Monde, 12 févr. 18)
La ZAD est aujourd’hui un lieu de vie… Pas simple de tout quitter du jour au lendemain : il y a le matériel, les projets en cours, la vie sociale et il y a, plus symboliquement, le rêve d’une autre société. Les ordres et ultimatums du gouvernement risquent fort d’intensifier les crispations… L’évacuation par la force n’est pas une solution. Si les mouvements concernés ont su s’organiser contre, gageons qu’ils sauront s’organiser pour… à condition qu’on leur en laisse le temps et les moyens. Temps, dialogue, non-violence et créativité restent les clés pour réguler les conflits et construire la paix.
Notre-Dame-des-Landes est devenu la référence de tous les opposants à de grands projets d’infrastructures jugés inutiles et imposés (Tunnel transalpin Lyon-Turin, Ferme des 1 000 vaches, projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, etc.). En espérant que cette victoire ne masque pas les autres projets mais donne, au contraire, un regain d’énergie pour les luttes menées par une société civile exigeante, engagée et tenace !