L’homme d’affaires Bolloré vient de prendre le contrôle d’Europe 1, du JDD, de Paris Match et des éditions Hachette. Dans son escarcelle, il a déjà le groupe d’édition Editis CNews, mais aussi Canal +, C8, les magazines Gala, Capital, Voici, etc. Nous assistons à une concentration horizontale et verticale sans précédent dans les médias et la communication.
On savait Bolloré proche de Sarkozy lorsqu’il fut élu Président, mais actuellement c’est Zemmour que Bolloré affectionne. Ne l’a-t-il pas laissé agir à sa guise une heure par jour sur CNews, avec près d’un million de téléspectateurs, jusqu’à ce que le CSA dézingue son émission, avançant que Zemmour allait se présenter aux prochaines élections présidentielles ? Également en septembre 2021, Bolloré a fait nommer Lisa Boël, éditrice historique de Zemmour, à la tête des éditions Plon, maison détenue par le groupe Editis, lui-même propriété de … Bolloré !
À quelques mois de la présidentielle de 2022, l’enjeu n’est rien de moins pour l’empire Bolloré que le contrôle de l’opinion. Une telle concentration de médias n’est pas nouvelle. Déjà Robert Hersant, dans les années 1980, détenait 40% de la diffusion totale des quotidiens français. Mais avec Bolloré, ce ne sont plus les opinions de la droite classique qui se mettent en valeur. Ce sont celles de Zemmour, sur la sécurité, l’immigration et l’histoire relue à sa façon, combien plus vicieuses que celles de Marine Le Pen.