Les graines d'un nouveau traité sur "Multinationales et droits humains" sont plantées

Auteur

Juliette Renaud

Année de publication

2017

Cet article est paru dans
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En 2014, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a voté une résolution historique, ouvrant des négociations sur l’élaboration d’un instrument international légalement contraignant pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement commises par les multinationales. Concrètement, ce futur traité vise à combler le vide juridique qui permet aujourd’hui à ces entreprises d’agir en toute impunité, se cachant notamment derrière leur myriade de filiales et sous-traitants. L’enjeu principal est de donner accès à la justice à des millions de victimes, actuellement démunies face à ces acteurs économiques qui pèsent souvent plus que les États.

Le vote de cette résolution, présentée par l’Équateur et l’Afrique du Sud, répondait à la mobilisation de centaines d’organisations et mouvements sociaux du monde entier, réunies au sein de « l’Alliance pour un Traité ». C’est aussi sous la pression de la société civile que l’Union européenne a finalement accepté de participer à ces négociations, après avoir tenté de les boycotter.

Les deux premières sessions ont permis aux États présents d’écouter la voix d’experts, d’organisations de la société civile et de représentants de communautés affectées.

Ainsi, en 2016, plus d’une centaine de militants venus de 29 pays étaient présents à Genève. La force de la société civile, exigeant de donner la priorité aux droits humains et non aux profits, s’est fait sentir à l’extérieur dans des activités publiques, et à l’intérieur, où des interventions et propositions fortes sur le contenu du traité ont été faites.

En octobre 2017, les négociations entreront dans une étape cruciale, avec les premières discussions sur un texte concret.


Article écrit par Juliette Renaud.

Article paru dans le numéro 183 d’Alternatives non-violentes.