France : le maintien de l’ordre en question

Auteur

Alexandra Scappaticci-Martin

Année de publication

2019

Cet article est paru dans
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Le 21 juin, un jeune homme de 24 ans, amateur de musique techno, est allé danser à Nantes pour la fête de la musique. Il n’est jamais revenu. Il s’appelait Steve Maia Caniço.

À 4 h du matin, les policiers ordonnent de couper la musique, un dj’ passe un dernier disque. La réponse policière, sur cette partie non protégée des bords de Loire, pose question : tirs de grenades lacrymogènes, de grenades de désencerclement, de LBD, passages à tabac… Plusieurs fêtards tombent dans la Loire. Steve ne savait pas nager. Son corps a été retrouvé le 29 juillet. Les témoignages des participants à la fête ainsi que ceux des secouristes présents, pointent une réaction des forces de l’ordre disproportionnée.

Depuis novembre 2018, le journaliste David Dufresne, recense sur son fil Twitter « Allo Place Beauvau », les violences policières depuis le début des manifestations des « gilets jaunes » : 860 signalements, 315 blessures à la tête, 24 éborgnés, 5 mains arrachées, 2 décès : Steve et Zineb Redouanne, 80 ans. Le 1er décembre, à Marseille, cette femme ferme ses fenêtres pendant une manifestation. Elle reçoit une grenade lacrymogène en plein visage et décède à l’hôpital le lendemain.

Comme de plus en plus d’organismes et d’associations (le Conseil de l’Europe, l’Onu, le Défenseur des Droits, Amnesty International, etc.), nous nous interrogeons sur la gestion du maintien de l’ordre en France. Les autorités françaises devraient avoir pour objectif de chercher la désescalade et la pacification. Nous nous demandons également comment l’IGPN peut statuer de manière juste en étant juge et partie de la police.


Article écrit par Alexandra Scappaticci-Martin.

Article paru dans le numéro 192 d’Alternatives non-violentes.