Cet hiver fût rude pour la non-violence. Commençons par J.-Marie Muller, philosophe précurseur en France de la non-violence qui a écrit de multiples ouvrages, traduits dans plusieurs pays du monde. J.-Marie, qui fut présent depuis le premier numéro d’ANV jusqu’à ce que son cancer le ralentisse il y a quelques années, est décédé le 18 décembre 2021. Sa force et sa détermination sans relâche, notamment pour demander le désarmement nucléaire unilatéral de la France, marquaient l’homme qu’il était. Cet hiver, sont partis également Desmond Tutu, qui a mené la Commission vérité et réconciliation en Afrique du Sud, J.-Pierre Schumacher, dernier survivant des moines de Tibhirine, et Pierre Rabhi, qui a milité pour une sobriété heureuse pour respecter l’environnement. En janvier, c’est Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste vietnamien et militant pour la paix qui les a suivis, puis Dominique Lalanne, militant non-violent du désarmement nucléaire.
Ces hommes nous ont donné des témoignages forts sur la non-violence, le pardon, la réconciliation, la protection de la Terre et celle de notre humanité. Tous nous parlaient avec cette force de vie, du cœur des conflits, de prévention et de reconstruction ; du lien à soi, à l’autre, à la nature, au vivant. De l’importance d’être militant et à la fois méditant non-violent. Ils nous laissent un trésor inestimable. À chacun, j’adresse mon plus profond merci. Et maintenant, riches de cet héritage, comment allons-nous faire vivre ce qu’ils nous ont laissé ?