Auteur

Élisabeth Maheu

Année de publication

2024

Cet article est paru dans
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Des films diffusent avec complaisance des atrocités ; des tableaux célèbrent la guerre et ses soldats héroïques ; des romans avalisent les discriminations raciales. L’art, par essence, ne tue donc pas le règne de la violence.

Mais l’art permet aussi la dénonciation de la guerre, des injustices et des oppressions, quand il fait place à l’héroïsme des résistants et rend leur visage aux victimes. L’art autorise à ressentir des émotions face aux horreurs, ou au contraire face au juste, au bon et au beau. Qui n’a jamais été touché au cœur par une sculpture (comme le célèbre revolver noué), un dessin sur les murs, un film, un poème, une musique… ? L’art exprime l’indicible et l’inscrit dans l’Histoire ; il participe ainsi à la mémoire collective. Un pas de plus est franchi quand il met en scène la force de la non-violence (et pas seulement avec une image d’une colombe !). Ce n’est pas un hasard si les régimes autoritaires disqualifient les œuvres d’art et censurent sévèrement les artistes.

Des films diffusent avec complaisance des atrocités  des tableaux célèbrent la guerre et ses soldats héroïques  des romans avalisent les discriminations raciales. L’art, par essence, ne tue donc pas le règne de la violence.

Mais l’art permet aussi la dénonciation de la guerre, des injustices et des oppressions, quand il fait place à l’héroïsme des résistants et rend leur visage aux victimes. L’art autorise à ressentir des émotions face aux horreurs, ou au contraire face au juste, au bon et au beau. Qui n’a jamais été touché au cœur par une sculpture (comme le célèbre revolver noué de Reuterswärd), un dessin sur les murs de la cité (Banksy, Ernest Pignon-Ernest, etc.), un film comme La Haine de Kassovitz, un poème, une musique, une vidéo  L’art exprime l’indicible et l’inscrit dans l’histoire  il participe ainsi à la mémoire collective. Un pas de plus est franchi quand il met en scène la force de la non-violence (et pas seulement avec une image d’une colombe ). Ce n’est pas un hasard si les régimes autoritaires disqualifient les œuvres d’art et censurent sévèrement les artistes.

Nous incluons dans ce numéro d’ANV la pratique artistique collective. La danse, pour tant de peuples opprimés, est à la fois culturelle, politique, religieuse. La danse de rue (pensons à l’élan populaire pour Danser encore avec le rappeur HK) exprime une aspiration commune, médiatise une cause, fédère. C’est parfois un joyeux pied de nez aux autorités, car il est difficile de reprocher aux gens de danser  L’expression artistique (théâtre forum, marionnettes, fresques, etc.) donne aux personnes victimes de la misère des outils pour s’affirmer, se forger un esprit critique, gagner en estime de soi.

Albert Camus, lors de la remise de son prix Nobel de littérature en 1957, évoque le métier d’artiste : « La noblesse de notre métier, dit-il, s’enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression. » 


Article écrit par Élisabeth Maheu.

Article paru dans le numéro 210 d’Alternatives non-violentes.