Alors que la loi sur la « sécurité globale » a été votée par l’Assemblée nationale, des incidents mettant en cause des policiers se multiplient, qui inquiètent à juste titre. « Qui préfère la sécurité à la liberté aura vite fait de perdre les deux » Benjamin Franklin

Alors que la loi sur la « sécurité globale » a été votée par l’Assemblée nationale, des incidents mettant en cause des policiers se multiplient, qui inquiètent à juste titre.

« Qui préfère la sécurité à la liberté aura vite fait de perdre les deux » Benjamin Franklin

Des institutions, telle la Défenseure des droits ou le Haut-commissariat aux Droits de l’homme de l’ONU, des mouvements (Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty International, etc.) et des personnalités se sont exprimés pour dire les inquiétudes que leur inspiraient plusieurs dispositions de la loi de « sécurité globale ».

Ces inquiétudes portent notamment sur :
- la possibilité pour les agents de police municipale, de plus en plus souvent armés, d’exercer certaines des missions dévolues à la police nationale,
- la confirmation du rôle de police que peuvent exercer des entreprises de sécurité privées, et l’accroissement des peines de ceux qui n’obtempéreraient pas à leurs ordres,
- l’utilisation de drones lors de manifestations afin d’assurer « l’appui des personnels au sol en vue de maintenir ou de rétablir l’ordre public » (article 22),
- l’atteinte au droit d’informer (article 24), en contradiction avec les déclarations, suite aux récents attentats, réaffirmant l’exigence démocratique des libertés d’information et d’expression.

Alors même que cette loi était examinée puis votée à l’Assemblée nationale, de nouveaux incidents mettent en cause l’attitude de policiers lors de l’évacuation musclée de la Place de la République ou lors de l’agression raciste de Michel Zecler. L’article 24 pourrait rendre illégale la diffusion de telles images, entravant alors la recherche de la vérité et l’action de la justice. De plus depuis quelques années, lors d’interventions dans les banlieues comme dans les manifestations, le nombre de personnes tuées, blessées, mutilées ou mises en garde à vue n’a cessé de s’accroître.

Le Mouvement pour une alternative non-violente (MAN) reconnaît comme légitime de protéger les agents de la force publique dans l’exercice de leur fonction. Mais il condamne fermement les dérapages de plus en plus fréquents commis par des policiers dans l’exercice de certaines missions et redoute que soit légalisée leur impunité.

Ces actes doivent interroger le nouveau schéma de maintien de l’ordre, plus répressif que préventif, l’utilisation d’armes illégitimes, et le rôle de l’IGPN, à la fois juge et partie. Cette dernière devrait être rapidement remplacée par une instance totalement indépendante.

Le MAN s’inquiète également de l’empilement depuis une vingtaine d’années de lois censées améliorer la sécurité des citoyens, mais qui contribuent de fait à rogner les libertés les plus essentielles.
Ces lois sécuritaires, en créant un état délétère, lézardent de plus en plus le tissu social de notre pays. Elles conduisent inexorablement à une forme de "dictature douce" qui consacrerait la victoire des terroristes et des tenants de la droite la plus extrême.

Le MAN se réjouit des récentes mobilisations pour les libertés et encourage les citoyens à rester vigilants pour défendre les droits démocratiques élémentaires !

Patrick HUBERT, porte-parole

Mis en ligne le 1er décembre par le MAN - Mouvement pour une alternative non-violente.