Le notariat, un nouveau terrain à défricher pour la non-violence ?

Auteur

François Marchand

Année de publication

2018

Cet article est paru dans
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Non-violence XXI a lancé son opération « Les notaires pour la non-violence » en tenant un stand au congrès annuel des notaires de France qui se tenait, fin mai, dans le Palais du Festival à Cannes. Comme nous l’avions imaginé, notre stand a surpris et attiré la curiosité d’une partie des 2 à 3 000 congressistes. « La non-violence, on en a bien besoin dans notre étude ! », « Une succession sur deux est conflictuelle », « La profession de notaires, c’est 50 % de droit et 50 % de gestion de conflit », etc. Les témoignages se sont multipliés à notre stand, certains évoquant même des violences physiques, obligeant par exemple le notaire à mettre les héritiers ennemis dans deux pièces différentes ! La gestion des conflits, notamment entre héritiers, est une partie intégrante du travail d’un notaire et nombre d’entre eux ont ressenti le besoin de se former à la médiation, voire parfois pour certains à la Communication non-violente (CNV). Nous avons découvert une profession beaucoup plus variée et ouverte que ne 
le laissent penser les clichés anciens. Une belle intervention en plénière de Pierre Rabhi sur « la Terre que nous transmettons  » fut saluée par une émouvante standing ovation.

Privilégier les legs pour un avenir meilleur

La moitié des personnes âgées qui veulent léguer tout ou partie de leur patrimoine à une « œuvre » n’aurait pas les contacts nécessaires avec les organismes légataires. Le notaire est alors leur prescripteur et certains d’entre eux regrettent que les dernières volontés de leurs clients profitent à des fondations et projets qui manquent d’avenir. Il y avait 57 fondations présentes à Cannes, la grande majorité avait pour objet la protection des animaux, la protection de l’enfance et des objectifs médicaux ; il y avait aussi quelques humanitaires. Le Fonds de dotation de Non-violence XXI était quasiment la seule organisation qui présentait une offre de legs sur la paix d’une part, et sur l’éducation des enfants d’autre part ! C’est le créneau qui s’ouvre et que Non-violence XXI va cultiver sur les prochaines années.

Nous revenons avec beaucoup d’idées sur la façon de nous adresser à cette profession et la confirmation de l’intérêt, 
voire du profond respect des notaires à l’égard du travail des associations et de l’engagement bénévole.Après ces quatre jours, nous ne sommes pas déçus de notre investissement. Une cinquantaine de notaires ont été sensibilisés à la possibilité de léguer pour la non-violence et à la possibilité d’en parler à leurs clients pour leur testament.


Article écrit par François Marchand.

Article paru dans le numéro 188 d’Alternatives non-violentes.