Nul ne sait où, comment et quand il mourra, voilà de quoi attiser quelques craintes et peurs si l’on réfléchit sur sa propre fin de vie. C’est pourquoi ce numéro évoque les soins palliatifs. Le tragique pour un humain n’est peut-être pas de se savoir mortel mais d’avoir été meurtrier. Ce qui fonde et structure le risque pris en non-violence, c’est qu’elle rend possible de défier la mort sans avoir à la provoquer sur autrui.
Comme à l’époque de Gandhi et de Martin Luther King – et aujourd’hui avec notamment ces Iraniennes et Iraniens qui défient le pouvoir des Mollahs – des personnes qui s’engagent dans l’action non-violente s’exposent à la mort. Elles mettent en jeu leur vie ; elles la risquent en ayant conscience qu’elles peuvent la perdre, dans l’espérance qu’elle ne leur sera pas ôtée. Elles résistent au spectre de la mort parce qu’elles aiment la vie, la liberté et la justice.