Bras croisés, regard déterminé face au pouvoir judiciaire, cette posture de résistance immortalisée sur la couverture de EHLG pièces à convictions, Mixel Berhocoirigoin l’a soutenue plusieurs fois dans sa vie.
Bras croisés, regard déterminé face au pouvoir judiciaire, cette posture de résistance immortalisée sur la couverture de EHLG pièces à convictions, Mixel Berhocoirigoin l’a soutenue plusieurs fois dans sa vie[1]. Ce livre raconte l’histoire de l’extraordinaire lutte non-violente qui a donné naissance à la chambre d’agriculture alternative du Pays Basque dont Mixel a été une cheville ouvrière. Agriculteur, cofondateur du syndicat ELB — branche de la Confédération Paysanne et de la Via Campesina — celui qu’on surnomme « Berhoco » a mené toute sa vie un combat populaire contre les pratiques d’agricultures intensives, pour le développement d’un nouveau modèle agricole, respectueux de l’environnement. « Agir au local pour modifier le global », chacune de ses actions portait les graines de la construction d’un monde juste et pacifié. Fier d’être Basque, il soutenait « Nous sommes d'ici, mais pas que d'ici. Pas question de construire un mur autour de nous. »[2]. « Artisan de la Paix » au Pays Basque, il fut impliqué dans le processus citoyen de désarmement de l’ETA du 8 avril 2017, après l’épisode de l'arrestation de Louhossoa en 2016 suite à laquelle il passa quatre-vingt-seize heures en garde-à-vue avant d’être déféré au parquet anti-terroriste. « Si l’on fait bien ce qui est entre nos mains, cela va permettre à ce qui n’est pas entre nos mains de se réaliser » disait ce paysan militant qui avait choisi la non-violence par « éthique et cohérence », mais aussi par ‘souci d’efficacité’. Mixel Berhocoirigoin nous a quitté le 8 mai 2021, au milieu du printemps, quand l’air chargé de pollen prépare la fructification. Le plus bel hommage que nous puissions lui rendre est de continuer à lutter, en inventant de nouveaux outils pour suivre les traces de cet homme charismatique et humble.