Tout se passe d’abord dans la tête. C’est quand l’esprit adopte l’idée de la militarisation que ça déraille. Avons-nous réellement besoin d’un service militaire volontaire pour assurer la défense de la démocratie et du territoire ? Oui, répondent malheureusement 80 % des Français·es, selon le sondage Odoxa, publié dans Le Figaro du 27.11.2025. Qu’est-ce qui cloche dans les esprits ? (Lire ici la suite).
Le sondage d’Odoxa précise que ce nouveau service militaire est approuvé par des personnes proches des Républicains (pour 84%), du Parti socialiste (pour 83%), du RN (pour 82%), et de LFI (pour 63 %). Et cela au pays d’Albert Camus 😢 !
Quelques jours avant l’annonce médiatique d’Emmanuel Macron le 27 novembre sur le service militaire volontaire, lors du Congrès des maires de France, le général Fabien Mandon avait préparé les esprits, affirmant que dans l’hypothèse d’une confrontation militaire avec la Russie d’ici quelques années, notre pays doit : « accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses. » La guerre, avec ses nombreux morts, est donc pour le général Mandon une perspective normale à laquelle à laquelle il faut nous habituer ! Cette vision anxiogène occulte ce que l’histoire, les sciences politiques et l’expérience européenne démontrent, à savoir que la paix résulte d’un choix politique qui se construit, s’invente et s’organise.
Comment se défendre sans se détruire ?
La question de fond est de choisir quel type de force nous voulons pour défendre notre démocratie et nos terroirs ? Celle qui fait entrer dans la spirale infernale de la violence ou celle qui cherche à l’éviter ? Celle qui détruit ou celle qui protège ? Celle qui tue ou celle qui neutralise sans tuer ?
S’investir dans l’organisation très concrète d’une Défense civile non-violente, c’est que propose le Mouvement pour une Alternative Non-violente (Man) avec la récente publication d'un Manuel citoyende Défense civile non-violente.
Le Manuel citoyen de Défense civile de Défense civile non-violente du Man est téléchargeable ici.
Ce Manuel a été l'objet d'un bel écho dans Le Canard enchaîné du 26 novembre, sous la plume de Jean-Luc Porquet.
François Vaillant
NB. Pour compléter cette réflexion sur le service militaire volontaire, lire ici l’article d’Alain Refalo, « Force d’âme ou force des armes ? » et celui-ci du même auteur : « Service militaire volontaire : une fausse évidence, une réponse étroite. »