Une enquête vient d’être ouverte pour « agression sexuelle aggravée » sur une jeune volontaire. Elle dénonce des attouchements sexuels commises par un encadrant du SNU. Cela tombe mal pour la réputation du SNU, car fin avril on apprenait par la presse qu’une quinzaine de jeunes du SNU ont été hospitalisés dans les Hautes-Alpes suite à des insolations et déshydratations subies durant un exercice obligatoire en plein air.

Par ailleurs, l’Élysée renonce pour le moment à rendre le SNU obligatoire ! C’est une bonne nouvelle, car plus rien ne dit que le SNU serait obligatoire chaque année pour les 800 000 jeunes filles et garçons de 16 ans. En 2022, le SNU, un mixte de service militaire (sans armes réelles) et de colonie de vacances, n’a intéressé que 32 000 jeunes volontaires sur les 50 000 prévus !

Lors de ses vœux aux Armées, le 20 janvier, Emmanuel Macron avait pourtant promis qu’il s’exprimerait « dans les semaines à venir » sur le caractère obligatoire du SNU. Les choses se sont compliquées au printemps. Les Armées – qui n’ont jamais souhaité s’occuper d’un SNU obligatoire à 2 milliards d’euros par an – ont finalement obtenu gain de cause : le SNU obligatoire est absent de la loi de programmation militaire 2024-2030. Puis le feu a pris au lac avec la contestation de la réforme des retraites : il ne fallait surtout pas que les lycéens, pour contester un SNU obligatoire, descendent dans la rue en se mêlant aux syndicats.

Il est temps de mettre le SNU à la poubelle et d’allouer des crédits supplémentaires à l’Éducation nationale pour établir une véritable mixité sociale et dispenser un enseignement moral et civique digne de ce nom, alors qu’il vise, depuis 2015, plus à soumettre la jeunesse qu’à l’émanciper.