La terrible attaque du Hamas contre des civils israéliens, totalement condamnable, ne saurait faire oublier la responsabilité première de l’État d’Israël dans cet enchaînement aveugle des violences et des vengeances réciproques. La politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens constitue de graves violations du droit international, malheureusement rarement condamnées et sanctionnées. L’État d’Israël bénéficie d’une impunité sur le plan international tandis que le peuple palestinien voit ses droits légitimes bafoués, sans espoir de voir sa légitime aspiration à ses droits et à la paix prise en compte.

Le choix de la lutte armée qu’ont fait un certain nombre de groupes palestiniens, après toutes ces années, n’a permis d’obtenir ni la justice, ni la liberté, ni l’émancipation. On peine à voir en quoi les récentes attaques du Hamas depuis Gaza pourraient changer la donne. Pire, elles contribuent à gommer l’asymétrie qui existe entre les belligérants. Alors qu’ils sont David contre Goliath, avec toutes les raisons de faire valoir leurs droits, voilà les Palestiniens assimilés aux pires pratiques de l’État islamique !

Le gouvernement israélien profite de l’attaque du Hamas du 7 octobre pour faire oublier la politique israélienne rythmées depuis 1967 par l’occupation de territoires en Cisjordanie où se sont installées des colonies au mépris du droit international. De plus, le régime d’apartheid mis en place ces dernières années en Cisjordanie contre les Palestiniens ne fait qu’accroître leur sentiment d’injustice. Et pendant ce temps-là, le Hamas, piloté et armé par l’Iran, continue à ne pas vouloir reconnaître l’État hébreu dans les frontières de 1948. Quelle merveilleuse aubaine pour les gouvernants iraniens que cette attaque du Hamas du 7 octobre pour faire oublier les difficultés qu’ils ont en ce moment avec les femmes qui luttent avec courage et non-violence contre le port du voile islamique et les fondements de l’État islamique.

L’actuel blocus de Gaza par Israël, assorti maintenant de la coupure d’eau potable de gaz et de l’électricité ne fait qu’alimenter le sentiment de vengeance de nombreux Palestiniens. En poursuivant cette politique, Israël ne « se défend » pas ; il se venge et prépare un avenir de guerre sans fin. 

Force est de le constater : il n’y a pas de sécurité sans paix, il n’y a pas de paix sans volonté de faire la paix, et il ne peut pas y avoir de volonté de faire la paix en enfermant des populations entières dans des prisons à ciel ouvert, sans perspectives, en continuant à les déposséder de leurs territoires, de leur capitale, de leurs lieux saints.

La spirale de la violence est mortifère. Il faut en sortir. Plus que jamais, la violence est le problème, jamais la solution. Pour l’heure, nous ne pouvons que porter le deuil des Palestiniens et Israéliens anéantis dans ces massacres, et espérer un surcroît de bon sens international pour qu’enfin les belligérants reviennent à des accords du type de ceux d’Oslo.